Marie-Sophie by Coco…

L’année dernière, j’ai eu la grande joie d’accompagner Marie-Sophie L dans le jardin d’Eden, qu’elle a créé à partir de rien, sur une terre absolument aride dans les Îles Canaries. Cette fois-ci, dans sa cuisine à Tenerife, notre conversation porte sur son travail de naturawchef®. Marie-Sophie cuisine non seulement pour elle-même, mais elle élabore des recettes qui renouvellent la gastronomie et inspirent le monde de l’alimentation vivante ainsi que les grands chefs à Paris. Tout comme un chef d’orchestre sait exactement quels instruments produisent quels sons et comment ceux-ci se fondent harmonieusement en musique, les recettes de Marie-Sophie sont des symphonies culinaires dont les saveurs et les notes prennent tout leur sens lorsqu’on les déguste. C’est ça la gastrawnomie®.

Coco Tache:
Bonjour. Je suis pour la deuxième fois chez Marie-Sophie L à Tenerife, au paradis, dans son jardin d’Éden. Ce que tu as créé de scratch, c’est extraordinaire. On est ici dans ta cuisine. La dernière fois, on a parlé justement de comment tu as pu créer ce paradis ? Et aujourd’hui, on parle de la cuisine crue. Explique  un petit peu comme tu en es arrivée là. A quel moment est ce que tu as senti le besoin de te lancer corps et âme dans ce dans ce métier de la cuisine crue ?

Marie-Sophie L:
Alors merci beaucoup Coco de partager ton enthousiasme tellement lumineux et généreux, de partager toutes les initiatives comme ça qui brillent dans le monde et auxquelles tu aimes de rendre hommage. Et tu fais ça vraiment avec beaucoup de cœur et je te suis reconnaissante pour ça.

Oui, j’ai fait un long jeûne, après une agression, j’ai entamé un long jeûne qui s’est prolongé et il a fallu que je sorte de l’ivresse de ce jeûne qui était fort long.

De l’ivresse du jeûne aux délices de la gastrawnomie®…

Et à l’issue de ce jeûne, je n’ai eu envie de me nourrir que de produits bruts, végétaux, d’origine végétale et crus, Donc plus de process food, plus du tout d’aliments transformés. Donc je n’ai pas du tout obéi à une théorie pour être plus blanche que blanche et plus pure que pure, ni n’ai mangé cru parce que ça rend intelligent, ça fait rajeunir, ça allège le système digestif, et cetera… Toutes les raisons dont je n’ai pris conscience qu’après coup. Depuis 10 ans, j’ai vu à quel point c’était chouette de se nourrir végétal et cru, pas exclusivement mais majoritairement.

Au départ, c’était vraiment un appel du corps du cœur pour ne me nourrir que d’aliments d’origine végétale et crus, puisque c’est tout ce que je pouvais avaler; une alimentation vivante qui n’avait pas été abîmée par la cuisson, en fait. Et voilà. Et après coup, j’ai découvert sur Internet qu’il y avait un mouvement qui s’appelait la raw food, aux US.

De la raw food à la gastrawnomie®…

J’ai voulu tout de suite la mettre en équation d’une façon gourmande parce que j’aime la gastronomie. J’ai eu aussi la chance de goûter des vins depuis que j’ai douze ans, de fréquenter les chefs depuis très jeune et d’avoir, je dirais presque, si ce n’est les papilles absolue comme certains ont l’oreille absolue, mais une grande capacité à identifier les parfums, les saveurs, les arômes, les goûts… et à m’en réjouir !

Et puis la gourmandise est tellement importante pour moi. Manger est très important pour moi. On fait l’amour souvent, mais manger, c’est quand même trois fois par jour. Alors, essayons de faire en sorte que ça se passe bien, de pouvoir en jouir à tous les plans, vibratoires, gustatifs, émotionnel. C’est si bon. C’est pour ça que j’ai élevé la raw food ou l’alimentation vivante ou la crusine au rang de gastrawnomie®.

Des recettes comme ds partitions de musique…

Parce que ce doit être, grâce à des recettes rapides et simples, une fête tous les jours… et c’est très possible. Mes recettes ont très peu d’ingrédients, elles sont extrêmement rapides à faire, simples, mais comme dans toute partition de musique, et comme l’hommage à la nature que sont mes recettes, eh bien, il y a le tempo exact, la bonne mesure des ingrédients comme le rythme de leurs parfums, leurs accords. Une recette, c’est vraiment comme une partition de musique.

Donc là, pas de faute de goût, pas de fautes d’accord, pas de fausses notes. Et on atteint le sublime. Parce qu’en fait, entre une sublime recette et une recette maladroitement copiée collée, il suffit d’une fausse note. La raw food est un art tellement jeune qu’il souffre de l’engouement qu’il suscite. Il en devient fragile et souffre de sa popularité grandissante, parce que maintenant, l’on  s’accorde de plus en plus à vanter les mérites de cette cuisine au plan de la vitalité, si ce n’est de la santé.

Je ne suis que naturopathe, donc je ne me permettrais pas d’intervenir au plan de la santé qui n’est pas mon domaine. Mais de la vitalité, certainement, puisque j’en expérimente les bienfaits depuis plus de dix ans. Mais cet art très jeune souffre justement de sa popularité grandissante. Et il a été très vite récupéré comme un phénomène de mode. Pour moi c’est un mode de vie, un art de vivre.

La crusine, un art très jeune qui souffre de sa popularité…

Comme tout mouvement vertueux, il a été récupéré et il se répand et se délite sur les réseaux. Avant, je j’étais triste de voir mes recettes copiées collées, dénaturées, démantelées, éparpillées sur Instagram. Maintenant, je me dis que c’est une responsabilité d’être copiée et je l’assume pleinement avec une grande excitation et une grande joie puisque je me dis que pour être sûre d’être bien copiée, eh bien, je vais tout donner. Oui, tout donner dans le cadre de mes formations en ligne pour que cette cuisine végétale et crue fantastique ne soit plus défigurée mais que les gens en comprennent le langage, les rouages.

Ainsi ma pédagogie se transforme merveilleusement. Dans mes cours, maintenant, je donne absolument tous les protocoles, les secrets, j’explique le pourquoi du comment pour que chacun puisse vraiment comprendre dans son essence la grammaire, la syntaxe culinaire qui sous tend les bases de la crusine avec rigueur. Créer des recettes est un art très rigoureux et une science très exigeante, pour que chacun puisse la comprendre et la connaître suffisamment et puisse, dans l’intimité de sa cuisine, créer des recettes à son tour.

La crusine et sa dialectique… crulinaire !

Et c’est pour ça que tout donner a été totalement validé par la vie qui me traverse, puisque j’ai la grande chance de recevoir l’information de la source, et d’être inspirée pour créer des recettes inédites. C’est pour ça qu’elles inspirent autant de monde. Je mets toute mon expertise au service de cette inspiration qui me traverse pour fonder les bases, la grammaire culinaire, la syntaxe de cette dialectique culinaire très particulière qui ne peut absolument pas se traduire de cuit, a cru.

Il faut penser cru et ne plus penser cuit pour cuisiner végétal et cru. Je crée tellement de recettes que je ne peux plus filmer toutes en temps réel. Je vais vous aider à comprendre les sauces, les crèmes, les rawsottos®, les soupes, les mayonnaises, et cetera. Ma pédagogie va donner à chacun, aux copieurs comme aux enseignants comme aux amateurs dans l’intimité de leur cuisine, à tout le monde, la capacité de créer des recettes en respectant le solfège de la cuisine crue.

Parce que si on n’en comprend pas les bases et si l’on n’éduque pas ses papilles comme le musicien éduque son oreille, on ne peut pas créer des recettes qui soient sans fausse note, sans faute de goût et qui rendent hommage au monde végétal qu’on est censé honorer.

L’inspiration crulinaire…

Coco Tache:

Donc c’est de l’inspiration. Quand tu crées ces recettes, c’est vraiment l’inspiration qui te vient d’ailleurs, on peut dire et quelque part, tu es comme une chef d’orchestre parce que tu connais exactement les notes de chaque aliment pour composer un magnifique morceau de musique quelque part.

Marie-Sophie L:

Celui qui improvise, il faut qu’il ait déjà un sens inné du solfège et des notes, du tempo, du rythme… tous ces paramètres-là doivent être connus et maitrisés. Ils sont alors réunis avec justesse et mesure… et précision pour créer l’équation musicale harmonieuse. Une recette, si on peut dire, est une équation de mathématique sensuelle… comme un morceau de musique. 

Donc pour résoudre une équation, il faut comprendre comment ça fonctionne afin de se sentir libre et d’être véritablement créateur. Mon seul travail, je dirais, c’est d’être tranquille, c’est de recevoir cette inspiration comme un trésor qui ne m’appartient pas totalement, qui ne m’appartient même pas du tout, et de me laisser traverser. Et pour ça, c’est depuis des années, un grand apprentissage de solitude. J’ai besoin de silence pour bien entendre…

L’inspiration ne m’appartient pas… mais il m’appartient d’en faire bon usage

Et de Voilà sur mon île, au bout du monde, entourée de mes chiens, de mes chevaux et de tous les oiseaux… des insectes, encore des abeilles et ces légumes et ces fruits qui poussent en abondance pour servir et inspirer ma cuisine. Si l’inspiration ne m’appartient pas directement, il m’appartient d’être suffisamment reconnaissante, ouverte et attentive pour l’accueillir, la cueillir et la traduire en recettes.

En fait, c’est ça, mon métier, c’est d’écouter et de transmettre.

Coco Tache:

Et oui, il y a les meilleures conditions ici par rapport au calme pour que les inspirations puissent vraiment te venir Donc c’est totalement compréhensible. Maintenant, tu offres justement des cours, tu fais des formations online aussi dans des écoles de cuisine à Paris pour ces grands chefs, c’est tout un art, mais aussi pour les femmes au foyer ?

Marie-Sophie L:

Justement, quand j’étais femme au foyer, je ne me suis inspirée que des recettes de grand chef. En fait, quelle différence entre une recette de grand chef et une recette copiée collée, bricolée, mal comprises ? Elles sont réalisées avec les mêmes ingrédients en fait. Mozart n’avait pas plus de notes que les autres pour écrire sa musique… Donc ce n’est pas plus compliqué, les recettes de grand chef… c’est juste meilleur !

La crusine de chef… la gastrawnomie® !

Je ne me considère pas comme un grand chef, mais disons que je préfère m’inspirer de ce qui est le plus élevé, le plus élégant, le plus jouissif. C’est simple… et puis ça évite de gâcher des ingrédients puisque les ingrédients qui sont engagés dans la crusine, la cuisine végétale et crue sont assez chers quand même. Il n’y a plus de lait, de farine, d’œuf, de sucre qui sont des produits de grande industrialisation. Dans mes recettes, je leur préfère les graines oléagineuses, les noix, le sucre de fleur de coco. Ce sont des des ingrédients qui sont plus chers, mais aussi sont infiniment plus riches, gorgés de calories pleines, de nutriments, d’oligo éléments, de micro-nutriments, d’enzymes, de vitamines extrêmement précieux. Donc ça vaut le coup de manger moins et de bonne qualité, plutôt que de se goinfrer de nourriture “junk food”.

Nous sommes des sur-nourris dénutris…

Tout en se goinfrant, nous sommes devenus des sur-nourris mal-nutris. Alors qu’avec ma raw food gourmande, la gastrawnomie® telle que je vous la présente, nous expérimentons une sensation de satiété. C’est délicieux. Et donc, si la volupté, c’est le point de fusion entre la matière et l’esprit, comme je le crois, mes propositions gastronomiques® procurent du plaisir et du bien-être.

Ce qui est chouette, c’est de procurer un plaisir et de rétablir ce lien entre l’abondance de la nature et le fonctionnement de notre organisme. Se nourrir de plaisir sain, pur, vivifiant. Et ça, c’est génial. En fait, la différence entre une recette de Mozart et du bruit, ce sont les sept mêmes notes de musique. Alors autant honorer les richesses de la natures et les ingrédients qu’elle pourvoit avec de belles recettes.

Mozart n’a pas inventé des notes de musique en plus, il a utilisé les mêmes que tout le monde. C’est dire que nous avions tout à notre disposition pour faire du bruit ou pour faire quelque chose de merveilleux. Et c’est en écoutant de la grande musique qu’on peut aussi composer de la musique qui procède d’une harmonie irrésistible, une musique ou un plat qui réjouit… et qui met tout le monde d’accord.

La volupté gourmande, l’atout séduction de ma gastrawnomie®…

Quand certains de mes élèves arrivent à mes formations après avoir fait des détours par des recettes médiocres, ils disent “Ah d’accord…” Ils goûtent la différence et l’apprécient, et j’adore partager leur enthousiasme et leur bonheur. C’est ma récompense.

Le bonheur, ce sont les personnes qui témoignent parce qu’ils parviennent à convaincre des proches qui n’aiment pas tellement le citron avec ma Tarte au Citron par exemple, c’est génial.  Quand ils écrivent: “J’arrive à convaincre mes enfants, j’arrive à convaincre ma femme ou mon mari. J’arrive à convaincre mes proches…”  là, je suis très heureuse. Donc je suis très heureuse de recevoir toute cette reconnaissance parce que le ventre… et aussi l’esprit, sont reconnaissants.

Coco Tache:

Moi, j’ai l’impression, c’est comme une nouvelle ère aussi, c’est vrai. Je veux dire aujourd’hui dans beaucoup de restaurants, surtout chez nous, un peu moins ici à Tenerife. Mais chez nous, il y a de plus en plus de repas vegan. Est ce que tu veux aussi dire vegan ? Oui, et aussi bio, peut être aussi dire un mot par rapport à tout ce monde, tout ce qui est bio ou comme ça, pour quoi bio et pourquoi ?

Bio… logique ?

Marie-Sophie L:

Pourquoi bio ? Quand on achète un aliment, on vote en fait pour tout le système de production qui est derrière. Abusif, pas abusif… on a le choix. L’industrialisation ou les maraîchers bio. Donc on va voter pour un système. Il s’agit aussi de nous faire entrer dans notre bouche et dans notre organisme que des aliments d’une qualité que l’on a choisie.

Parce que, comme disait ma professeure de nutrition à San Francisco, ” Si vous n’avez pas les moyens d’être malade ou fatigué, investissez sur votre santé ou sur votre alimentation.” C’est un peu violent comme phrase, mais en même temps, on a l’ambition chacun de faire de cacas bio, mais nous pouvons aussi avoir celle de voter pour un système de production qui est valeureux et vertueux pour notre planète.

Nous sommes complices de la dénaturation alimentaire…

C’est à dire que l’industrie agroalimentaire, c’est un échange. Elle ne elle ne produit finalement que ce qu’on achète. C’est nous qui avons demandé des plats au micro-ondes avec des couleurs pétantes. On les a incités à mettre des colorants quand même. On a voulu que ce soit bien packagé. On a voulu que ça se garde longtemps parce qu’on peut aller faire des courses toutes les tous les trois jours. Donc ils ont mis des conservateurs. On a voulu que ce soit plein de vitamines etc, alors ils ont rajouté des vitamines. Je veux dire, nous sommes complices d’une certaine façon parce que si nous voulions boycotter ça, nous pourrions. C’est toujours le même principe. Nous avons beaucoup plus de pouvoir que nous le croyons et nous ne sommes pas nourris par l’agro alimentaire à la cuillère. Nous ne sommes pas des bébés passifs; nous choisissons ce que nous décidons d’ingérer et on ne peut pas dire que l’agro alimentaire est responsable de nous dire ce qu’on doit manger. C’est là que nous devons reprendre notre souveraineté en main. 

Ce sont les industries lourdes qui ont été totalement dégénéré le pain, “papa pain” et le lait, “maman lait”. Le pain avant était superbe, le gluten n’était pas un problème et avec une miche de pain, un travailleur pouvait travailler une journée. Maintenant, il faudrait 50 baguettes pour nourrir un travailleur parce que le pain est dégénéré, parce que la production en amont, l’industrialisation de la production de céréales a complètement dénaturé la terre et la qualité.

Et là, donc, il est très difficile maintenant de trouver du bon produit. Donc ça vaut le coup de se mettre à accorder sa confiance dans le bio. Donc tu vas me dire oui, mais qu’on consomme bio, si ça se trouve, ce n’est pas bio et on est pas sûr que ce soit vraiment bio. Bien sûr, si vous sont des certitudes que nous voulons, alors achetons chimique; on est sûr que ce sera chimique.

Pomme bio ou pomme chimique ?

Parce qu’une pomme, à l’origine, une pomme bio, c’était une pomme normale. C’est depuis 60 ans que ce n’est plus bio. Donc on devrait dire des pommes, ces pommes et les autres, qui ne sont pas bio, des pommes chimiques.

Coco Tache:

Aller directement chez les agriculteurs, dans les magasins des agriculteurs. C’est possible.

Marie-Sophie L:

C’est possible de privilégier des circuits courts, mais ma nourriture quand même, végétale et crue, ne favorise pas les circuits courts puisqu’elle engage de l’huile de coco, des graines oléagineuses, du cacao, des fèves de cacao qui viennent de loin. En même temps, tous les gens qui qui sont pour les circuits courts ne se passeront jamais de chocolat, ni de café, et cetera Donc c’est un peu compliqué.

Et s’il n’y avait pas eu la route de la soie, s’il n’y a pas eu ces échanges entre tous les continents, même si ça a généré des abus épouvantables et on le sait, il y a eu aussi des échanges extraordinaires entre les pays et entre les cultures, entre les peuples. 

C’est pour ça que je suis venue ici aussi, parce que c’est une terre sur laquelle tout pousse.

Coco Tache:

Et pendant toute l’année.

Ténérife, un printemps perpétuel…

Marie-Sophie L:

Pendant toute l’année oui, c’est un printemps perpétuel. Quand je vivais en France, je mangeais cru très bien aussi; j’ai mangé cru quand même pendant huit ans. En France, il y a énormément de légumes racines. Il y a une abondance aussi extraordinaire chez les primeurs, avec des fruits et des légumes, et la possibilité de sécher les fruits à l’abondance des récoltes, avec la possibilité de faire des graines germées…

Il y a beaucoup de possibilités, aussi de lacto-fermenter les légumes qui sont en abondance l’été pour les déguster lacto-fermentés. La lacto-fermentation, c’est le seul procédé qui valorise, qui potentialise la valeur nutritionnelle des légumes tout en la conservant. C’est le seul moyen de conservation qui fasse ça. Donc il y a beaucoup de ressources quand même et je les transmets parce que c’est très chouette et c’est accessible.

Coco Tache:

Et l’énergie est là aussi. On est d’accord.

Ma crusine, une nourriture pleine d’énergie !

Marie-Sophie L:

Ah ! Oui ! Soyez prêts, si vous me rejoignez dans mes cours en ligne et que vous embarquez dans ce voyage culinaire extraordinaire, soyez prêts à accueillir beaucoup d’énergie parce qu’effectivement, ça donne beaucoup d’énergie. Une chose que je sais, que j’apprécie et que je mesure depuis plus de dix ans maintenant. C’est vrai aussi au niveau intellectuel, émotionnel, au niveau physique, au niveau de la récupération à l’effort…

Coco Tache:

Tu es le meilleur exemple. On peut dire.

Marie-Sophie L:

Aussi, mais il y a plein aussi plein d’autres exemples. En plus, manger végétal et cru enracine, curieusement.

Coco Tache:

Ah ben oui, parce que t’es en contact directement avec la terre vivante grâce à cette nourriture vivante.

Une nourriture vivante pour le rester… vivant !

Marie-Sophie L:

Et en même temps, je ne mange pas que cru. Je tiens à le préciser et je n’engage personne à manger exclusivement cru. Moi, ce à quoi je vous invite c’est à accueillir plus de fruits et de légumes, dans une ronde joyeuse, dans votre cuisine. Et puis, il est toujours possible de préparer mes sauces, comme je vais les décliner de façon extrêmement complète, pour les manger avec des pâtes, des pâtes de blé comme avec des pâtes de courgettes ! Il n’y a pas de problème.

Hier, nous avons été dans un restaurant. J’ai mangé des choses crues et des choses cuites et c’était génial. Et moi, je m’ouvre aussi avec des amis à des partages de nourriture cuite parce que j’en ai aussi besoin. Je ne suis pas dogmatique. Je ne pense pas qu’il faille adhérer à une théorie parce que, là encore, dans c’est comme dans tout, même si le sexe est entre les deux oreilles, le cerveau ne doit pas être invité à cette fête-là. Manger est un acte instinctuel. La  jouissance de se nourrir avec gratitude et de manger à sa faim dans nos pays est une chance. Il faut que nourrir reste un acte instinctif. Ce peut être sauvage et en même temps subtile. Il est important que nous soyons proches de nos besoins et que nous ne laissions entrer dans notre bouche que ce pourquoi nous salivons. Parce que ce pour quoi nous salivons nous donne un renseignement extrêmement précis sur la qualité et les ingrédients dont notre corps a besoin.

Se nourrir est un acte sauvage et subtile…

Le désir de nourriture est très relié à nos besoin vitaux et il est bon de les écouter, surtout quand ils s’expriment à travers l’envie, la gourmandise. Il en va de la bouche d’en haut comme la bouche d’en bas. Les femmes le savent et les hommes qui les fréquentent aussi; donc ne laisser rentrer dans sa bouche que ce pourquoi nous salivons. Mais aussi se donner le temps de préparer sa nourriture, mettre la main à la pâte, car quand nous salivons pour le plat que nous sommes en train de préparer, et c’est ce à quoi je vous invite, le cerveau qui regarde ce qu’on prépare se met en route et donne les ordres aux organes pour préparer l’accueil de cette nourriture; le pancréas sécrète déjà les enzymes, et cetera. C’est comme un tapis rouge qui se déroule à l’intérieur de notre corps pour accueillir la nourriture pour vous. Pour cela, il est bon aussi de prendre le temps d’avoir faim avant de manger. Cela parait simple et évident, mais c’est important de ne manger que lorsqu’on a faim et non pas par obligation sociale ou par désoeuvrement. . De même c’est bon de faire pipi quand on a bien envie de faire pipi et de boire quand on a vraiment très soif.
Faisons attention de ne pas se laisser impressionner par les horaires des repas de convivialité de tout le monde. Nous sentons le moment où on a vraiment envie de manger parce que la faim nous excite et nous met en appétit ou en appétit et que là, ça va être vraiment un moment très chouette. C’est cela que j’ai envie de favoriser parce que vraiment, je pense que la volupté est le point de fusion entre la matière et l’esprit et que quand on peut se nourrir joyeusement, délicieusement, avec esprit, c’est à dire avec reconnaissance, gratitude.

Crufitures et crupotes®…

Préparer son repas en honorant les, les fruits, les légumes. Pour moi, il y a rien de pire que de faire une confiture. J’en ai fait beaucoup à mes enfants avec beaucoup d’excitation. Mais maintenant, on voit bouillir des fruits, dont leur poids de sucre et pour autant, il reste plus rien que du sucre… cela me fait de la peine… alors qu’il est si simple et rapide de faire une crufiture avec des fruits frais et des fruits déshydratés.

Tout. Alors que faire ? Une crupote® aussi, avec des légumes, avec des fruits et même parfois des légumes qui ont été déshydraté à 45 degrés, température en deçà de laquelle l’intégrité des enzymes est totalement préservée. Avec encore des fruits frais. Mais là, on a une crufiture ou une crupote® exquise, vivante et extrêmement délicieuse pour la santé et qui ne sacrifie absolument rien à la volupté d’avoir le sucre dont notre cerveau à besoin et dont notre âme d’enfant a envie… pour ceux qui sont des bouches sucrées.

Il est très important aussi de satisfaire ses besoins de sucre avec gourmandise, en sachant qu’on se fait du bien. Créer des recettes exquises et régénérante, ce n’est pas une occupation, C’est une vraie passion. Et une passion, c’est quelque chose qui, vous, qui vous bouffe, qui vous dévore plus qu’il ne vous nourrit. C’était le cas pour moi avant que je ne devienne amie avec elle. Avant, j’étais complètement à sa merci et là, maintenant, je la remercie. C’est différent, j’ai appris à vivre avec ma passion, avec l’inspiration qu’elle appelle;  il y a un échange entre nous, j’arrive à me retrouver et à jouir encore plus d’être à sa disposition et de dialoguer avec elle.

Voilà, et ça, je pense que là, je me rapproche de ma nature et de LA Nature.

Un parcours unique vers la gastrawnomie®

Coco Tache:

C’est génial. Et moi je vois, tu vois ce que tu fais. Ça me touche beaucoup parce qu’avec ta générosité du cœur, tu prépares et tu offres ça au monde et tout le monde peut apprendre. Tout le monde peut le ressentir. Et ce sont de pionniers comme toi dont le monde a besoin, qui ont cette générosité justement pour pour apporter plus de savoir faire dans le monde…
Tes recettes sont si inédites et ont un tel impact chez les gens. Pourquoi ?

Marie-Sophie L:

En fait, j’ai tellement une expérience qui est très diversifiée. D’abord, je rends grâce, j’ai beaucoup de chance d’être traversée par cette inspiration et je suis à sa disposition. J’ai une grande expérience de créer des recettes. J’ai travaillé dans la restauration. J’ai créé une carte L’instant Cru à l’époque à l’Alcazar, un restaurant prestigieux dans le quartier latin à Paris. Donc je sais comment fonctionne une cuisine, une brigade de cuisine.

Je sais aussi créer des recettes pour l’agroalimentaire. Avec ma Bonne Foi, j’avais raison trop tôt. J’ai reçu le prix de l’innovation de l’agro alimentaire en 2018 ou 2019. Maintenant tout le monde la fait selon les protocoles que j’ai initiés, même de grandes marques en ont repris les protocoles. Même des marques avec lesquelles j’ai collaboré s’en sont emparés ! C’est la vie… Je donne des cours chez Ferrandi, la plus grande école de gastronomie en France et je forme de jeunes chefs mais aussi des chefs expérimentés de tous les pays qui veulent comprendre la cuisine végétale et crue, la gastrawnomie®.

J’ai donné des conférences un peu dans le monde entier, donc j’ai vraiment une expérience extrêmement diversifiée. J’ai enseigné dans des écoles de cuisine dans lesquelles j’ai appris. Mon expérience est très diversifiée et mon parcours est assez unique. Je rends vraiment, je rends grâce d’avoir été dans une configuration de vie qui m’a permis de déployer mon expertise de belle façon, en ayant l’occasion de vivre des expériences aussi congruentes pour me permettre de créer des recettes inédites comme tu dis.

Coco Tache:

Merci pour tout, pour tout. Je l’adore tellement. Oh, j’adore tellement !

Marie-Sophie L:

C’est tellement agréable d’être interviewée par Coco parce qu’elle nous regarde avec tellement d’amour et de bienveillance qu’on se déploie du coup. Merci de me donner cet espace pour que je m’exprime Coco et que je parle de cette cuisine qui me plaît tellement. Merci, merci…

Coco by Marie-Sophie

Toujours du bonheur d’être interviewée par Coco Tache qui sillonne le monde à la recherche de personnes pour vous inspirer… vous la retrouverez sur sa chaîne YouTube

https://www.youtube.com/@cocotache5905

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Joyeusement vôtres !

Coco Tache et Marie-Sophie L